Pourquoi ajouter du sable au sable ?

Parce qu’il me semble qu’il reste quelque chose à défendre : une conception exigeante de la littérature, comme événement de langage, primordialement. La coupure actuelle entre le roman et l’inspiration poétique me paraît, nous paraît, mortifère.

J’ai utilisé le pluriel : j’inviterai en effet les amis qui partagent quelques déclinaisons de mon credo, tel que résumé ici, à mêler leur parole à la mienne. Qu’importe qui cause, si la philia nous lie.

À celui qui n’a jamais voulu écrire dans une langue qui n’appartiendrait qu’à lui, je fais peu crédit au commerce des Lettres. (Saint-John, merci pour cette paraphrase.)

Je me défie pourtant de ceux qui parlent trop, leur logorrhée offusque le silence. Oh vous adverbes en ment ! Vous mentez !

L’écrivain est un insensé. L’art est irrépressible, et débonde tous le arguments : lui, l’écrivain, il a beau savoir que ce qu’il a à dire, un autre le dira, ou personne, et qu’à la fin le sable recouvrira le sable — il lui faut exprimer son peu de vérité !

Il tient donc son rôle, fidèle à son petit flambeau, vacillant, d’âme. L’art, c’est le monde reflété dans une conscience singulière : romantisme…

Ce blog, en somme, pour faire participer le lecteur à la genèse du travail artisanal d’écrire ; pour défendre certaines conceptions de la littérature ; pour conserver vivantes et lues quelques belles oeuvres du passé ; et signaler les joyaux qui parfois surnagent dans les écuries d’Augias.

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