28 degrés, mais fragiles, on sent encore les soubassements de l’hiver dans l’ombre des arbres… Je déjeune au bord de la piscine d’un hôtel, près de chez moi : vigies irrégulières des palmiers dépenaillés, certains très grands, et chants d’oiseaux ! par myriades ! L’ombre d’un unique nuage tombe précisément sur la cime d’un bougainvillier habilement taillé en boule enflammée de pétales, ou en poing fermé, mais quoi qu’il en soit cette ombre crée une concentration de sa substance sous l’occiput de l’arbre, comme une sombre délibération prête à exploser en action effective ou au contraire, réprimée, à détruire son substrat par une intensité inconsommée… Toujours les arbres me sont apparus comme des images de notre pensée, leurs synapses ombrageuses un beau symbole des ramures obscures et compliquées par lesquelles elle se dévoile, partiellement, à elle-même… Les oiseaux se posent sur le bord de la piscine pour en boire l’eau, et je bois du vin frais en mangeant des filets de lotte : j’attends mon ami de Tunisie.
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