Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même 3,10 : » Petit est donc le temps que chacun vit ; petit est le coin de terre où i1 le vit, et petite aussi, même la plus durable, est la gloire posthume ; elle ne tient qu’à la succession de ces petits hommes qui mourront très vite, sans se connaître eux-mêmes, bien loin de connaître celui qui mourut longtemps avant eux. »
Pourquoi tenons-nous à l’estime des petits hommes qui nous entourent, et qui semblables à nous ne vivront qu’un instant ? Mieux : pourquoi les aimer, mettre tout son bonheur ou tout son soin dans l’amour d’un ou d’une, voire d’un(e) enfant, qui va mourir et disparaître ? Pourquoi même, parfois, se passionner pour l’un de ces néants en sursis — sursis de néant ?
Ainsi parle la raison, dont le sage empereur voulait toujours consulter en lui la voix. Pourtant nous n’y pouvons mais : mais de les aimer, mais de nous voir en eux. Car nous n’avons pas crû seul, chacun de nous est un puzzle de soi-même et des autres… Je est un autre, et pour partie JE EST L’AUTRE, qu’on l’aime ou qu’on le déteste. Jusqu’à la volonté de détruire l’autre, qui procède de la haine de soi, de la mise en lambeaux de soi-même.
Ton oeil en moi pour toi, mon oeil en toi pour moi. Mon coeur dans ta poitrine, la pulsation de ta vie à la saignée de mon poignet. Notre désir… La mort ne nous concerne que sur les faîtes vides de la pensée.
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