Ismaïl Kadaré, L’Aigle, extraits

« Ses yeux s’étaient habitués à l’obscurité, il distinguait mieux les volatiles, voire les voyageurs qui les chevauchaient. Certains se cramponnaient avec peine à leur monture. D’autres, recrus de fatigue et d’angoisse, avaient posé leur tête entre les ailes et laissaient pendre leurs bras de part et d’autre.
Il remarqua non sans surprise que certains rapaces volaient en sens inverse du leur, comme s’ils rebroussaient chemin. Au début, il ne put y trouver d’explication, jusqu’à ce qu’il finît par discerner, sur l’échine de l’un d’eux, un squelette humain. Les bras noués à son encolure lui étaient restés suspendus comme un collier, et Max eut même l’impression d’entendre le cliquetis des os. »

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Classé dans Grains de sable isolés

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